On a maté Point Break.

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On a maté Point Break.

Et c'était pas beau à voir.
article Point break
Texte :
PJ

Certains films "mainstream" arrivent à se faire une place dans l'imaginaire des snowboarders, surfers et autres passionnés d'activités dangereuses. Point Break, l'original, réalisé par Kathryn Bigelow en 1991 avec un jeune Keanu Reeves pas encore devenu Néo et un Patrick Swayze à l'apogée de sa carrière, fait partie de ceux-ci.

Un remake vient de sortir au cinéma. Ce n'est pas une suite, c'est un remake. Et on y retrouve quelques copains au casting : Xavier de le Rue, Ralph Backstrom, Hitch Haller, Louie Vito, Guido Perrini... car oui, le surf n'est plus la seule discipline de ce reboot : snowboard, escalade, MMA, base jump et compagnie font leur apparition.

20:00, Pathé Chavant, Grenoble. Nous voici lunettes 3D sur le nez après avoir lâché 13,50€. On n'a même pas eu d'invits. ATTENTION, SPOILERS.



La scène pré-générique est probablement la meilleure du film. Notre héros, Johnny Utah - forcément - est avec un pote à lui sur un spot très-très dangereux, ce sont des oufs de la motocross. 
"MEC, IL FAUT QU'ON LE FASSE, TU IMAGINES LE NOMBRE DE VUES YOUTUBE QU'ON VA AVOIR"
"je le sens pas, gros"
"LES SPONSORS SERONT CONTENTS !"

Le tout avec une énorme et explicite présence GoPro et Monster. Ca n'a l'air de rien, mais ca balance. 

Forcément, le pote qui ne le sent pas se tue, le petit Johnny part en dépression et finit donc flic au FBI. 

Bref, ca part bien, on sent que le film va dénoncer sévère.

Malheureusement, le reste du film ne sera qu'une chute sans fin dans un abime de médiocrité.



LA GEOGRAPHIE

Bordel, est-ce si compliqué d'ouvrir google maps ? en 2015 ?
Non parce que notre petit pote va surfer en france, prend un bateau à deux balles à Biarritz, se retrouve à Tahiti en deux minutes, revient après la session à Biarritz encore mouillé, et se retrouve quelques instants plus tard devant la Tour Eiffel, C'EST - QUOI - LE - PROBLEME ? Ok, tout ça est en France (no offense à nos amis indépendantistes basques et polynésiens) mais bordel ! LE TOUT DANS UNE VOITURE IMMATRICULEE EN BRETAGNE ! 

Cher Ericson Core, réalisateur à la lourde tache de succéder à une Kathryn Bigelow oscarisée, ta mission n'était pas gagnée d'avance, mais pourquoi, POURQUOI ? Aurais-tu imaginé une course poursuite qui passe devant le Madison Square Garden et Huntington Beach ? Un départ en zodiac de Miami pour aller à Hawaii ? Non. Non, tu ne l'aurai pas fait. Cher Ericson Core, tu n'as pas encore de page wikipedia à ton nom, et ce n'est pas comme cela que tu vas en obtenir une.


Désolé les photos sont floues mais c'est à cause de la 3D.

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LES DIALOGUES

"Pour trouver son chemin, il faut arrêter de le chercher."

"Mec, t'as des couilles comme des planètes !"

"On va tous mourir. La seule question est : comment."

Si vous voulez vous marrer, allez voir le film, comme nous, en VF. Les dialogues sont-ils moins stupides en VO ? Impossible à dire. Mais franchement, les traducteurs se sont lachés. Est-ce qu'ils ont perdu un défi ? Est-ce qu'ils n'avaient que 30 minutes pour traduire tout le film et ont fait comme ils ont pu ? Est-ce qu'ils avaient pour gage suite à un crouton échappé dans la fondue de placer le plus grand nombre d'inepties ? 

"Les idées peuvent être fortes, mais jamais aussi fortes qu'un baleinier".

Prends ça, Sea Shepherd.

LES HIPPIES

Dans le Point Break original, Johnny Utah infiltrait un gang de braqueurs de banques, dont le but était de profiter de la vie et du surf. Fini. On est en 2016 les cocos, et le truc du moment c'est l'écologie. L'E-CO-LO-GIE.
Johnny Utah - "mon nom Utah veut dire fils de la montagne, c'est peut-être pour ça que j'ai toujours été doué sur les pistes" - infiltre donc un gang de mecs chelou. Des mecs dont l'unique obsession est de "rendre à la planète ce qu'elle nous donne", en faisant sauter des mines ou balançant des billets de banque dans la forêt. Oué. Des ZADistes des sports extrèmes. Le Larzac à Teahuppo, avec des meufs en bikini.

Il n'y a aucune logique. L'histoire ne veut rien dire. Les mecs se veulent écolos et font tout péter. Ils voyagent en avion en permanence, ET PAS UNE SEULE SCENE DE YOGA.
Et voir des putain de hippies pro en motocross, est-ce une insulte pour les hippies, ou pour les motards ? Essayez de croiser Nicolas Hulot et Nicolas Brizin, ca ne marche pas. 

Après... oui, on comprend... Faire un film passionnant sur une bande de oufs qui font de la slackline avec leurs chiens aurait été plus compliqué, certes, mais plus réaliste.

LE SNOWBOARD

Revenons à la substantifique moelle de ce site, la planche en bois qui glisse sur neige. Parmi tous les challenges à relever par notre bande d'ariégois aux cheveux sales, il y a la descente d'une grande montagne. Rebelles oblige, ce sera en snowboard, forcément. Ecologie oblige, cela se fait en dépose en hélico, forcément.

Voici donc Xavier de le Rue, Ralph Backstrom, Mike Basich, Lucas Debari et Mitch Toelderer au sommet de runs plutôt engagés, dans des conditions de neige bien mais pas top. Et là, pendant 15 secondes, vous verrez du snowboard comme vous ne l'avez jamais vu. Le plan le plus impressionnant est un suivi à grande vitesse de Xavier de le Rue, qui ride très vite dans une pente très raide. On ne sait pas trop comment le tout a été filmé (un très gros Hexo+ peut-être), ni quelle est la dose d'effets spéciaux, mais c'est assez cool et, pour une fois, rend bien l'impression de vitesse et les watts que se met Xavier. Pour une raison inconnue, les autres riders ont pu garder leurs vraies boards (coucou Flow et Jones!) mais pas de Rossignol à l'horizon, Xavier ride une board toute noire. Déception à Moirans.

PS : les images de surf à Teahupoo sont folles aussi, mais c'est l'escalade le plus impressionnant.

Conclusion

Même pour les scènes d'action, on n'ira pas voir Point Break. Désolé Johnny Utah, Agent Papas et Bodhi. Vos tatouages ressemblent plus à ceux de Marie-Chantale qui revient de Thailande et oh-la-la elle a découvert la vraie vie, tu voiiiis... Votre plan de mettre à bas le système monétaire mondial en faisant de l'escalade n'a aucune chance de marcher. C’est pas comme ça que ça se passe. C’est le vrai monde dehors, et le vrai monde, il va chez le coiffeur.

Chers lecteurs, économisez plutôt vos 13,50€ pour vous payer une tarte au beaufort, et trouvez une façon - si possible légale - de regarder le VRAI point Break de 1991. Il n'y a pas de snowboard, mais le film est un mythe. Et si vous voulez voir du snowboard dans un film, re-regardez Snowboarder. Il y a aussi des failles spacio-temporelles et une histoire pourrie mais au moins, il y a Clara Morgane.



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